Société d'histoire et de Généalogie du Plateau Mont-Royal
Sanctuaire du Très-Saint-Sacrement
Situation sur Google map

Une église sur la rue Mont-Royal
La présence de l'église de Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement, en plein cœur de l'avenue du Mont-Royal, parmi le brouhaha et l'achalandage des commerces, est un fait assez inusité. Au moment venu de leur construction, les églises préféraient en effet, le plus souvent s'installer sur des rues plus "prestigieuses" ou plus calmes ; comme le boulevard Saint-Joseph par exemple.Maison Barré Maison Barré Cette église de la rue Mont-Royal, à la fin du dix-neuvième siècle, prend pourtant sa place avec assurance, bien intégrée au tissu urbain de son quartier, au milieu de ses fidèles et sans éprouver le moindre besoin d'impressionner en faisant étalage d'un grand terrain avec des dégagements majestueux. Pour les religieux du Saint-Sacrement, on le verra plus tard, l'importance réside surtout à l'intérieur de la chapelle, dans sa mission et non dans son décor extérieur.
À leur arrivée d'Europe en 1890, les religieux du Très-Saint-Sacrement s'installèrent immédiatement rue Mont-Royal ; dans une maison qu'ils venaient tout juste d'acheter ; la maison Barré. Cette demeure sera leur point d'attache autour duquel, au fil du temps, ils bâtiront leur monastère, leur chapelle et plus tard leur église.
La photo montre la maison Barré, où les Pères s'installèrent à leur arrivée à Montréal en 1890 et où ils fondèrent leur sanctuaire d'Adoration.
Source de la photo: Archives des Pères du Très-Saint-Sacrement
J'aime beaucoup cette église même si je ne la fréquente plus beaucoup. J'y suis malgré tout très attaché ; elle fait partie de ma vie et de ma vie de quartier. Elle occupe aussi une place très importante dans mon enfance et dans ma vie personnelle. La vie de toute ma famille est aussi intimement liée à celle de cette église. À partir de 1926, année où la paroisse des "Pères" a été créée, la population montréalaise vit encore à une époque où l'église est au cœur de la vie communautaire de tout le quartier et où elle est encore toute puissante dans son autorité. Pour les plus vieux résidants, il est difficile de ne pas se remémorer notre propre parcours personnel, sans que celui-ci ne soit intimement lié à celui de l'église. Mon grand-père faisait partie des "Congrégationnistes" du sanctuaire du Saint-Sacrement, avant même la création de la paroisse proprement dite; mes parents s'y sont mariés (moi également ; dans la chapelle ayant front sur Mont-Royal) ; mon frère et moi y avons été baptisés ; j'y ai fait ma première communion ; j'y ai enterré mes grands-parents, mes parents, mes beaux-parents et une bonne partie de ma parenté. C'est la vie !
Une église pas comme les autres
La singularité de ce sanctuaire tient surtout au fait que c'était le tout premier lieu d'exposition et d'adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement en Amérique. Étant donné l'importance de la pratique religieuse au Québec, à cette époque, cette particularité du sanctuaire ne sera pas étrangère au succès immédiat qu'il connut auprès des fidèles montréalais ; et à l'obligation pour la communauté de rapidement songer à agrandir et consolider cette œuvre. Bien sûr, il est inutile de mentionner l'extrême fierté des résidants de la paroisse à l'égard de leur sanctuaire. Aujourd'hui ; nous dirions, qu'il s'agirait d'un véritable "success story", à l'égard de cette approche pastorale.
Chapelle du TSS en 1894
Les annales de la congrégation nous racontent qu'à cette occasion, les travailleurs des carrières de pierre du Côteau-Saint-Louis, offrirent le fruit de leur labeur et apportèrent les pierres nécessaires à la construction de l'église en organisant une procession solennelle de fardiers remplis de pierres, provenant probablement de la carrière de l'actuel parc Laurier, dans les rues du quartier. Au départ de l'hôtel de ville (Laurier et Saint-Laurent), la "parade" emprunta grosso modo le boulevard Saint-Joseph, la rue Saint-Laurent, la rue Sherbrooke et remonta Saint-Denis jusqu'à la maison des Pères, rue Mont-Royal. La communauté offrira aussi les pierres en "commandite", à des prix variant entre 13 sous et 10$, afin d'aider à défrayer les coûts de la construction.
La photo qui date de 1894 montre la chapelle avant l'adjonction du noviciat ; du côté ouest.
Source de la photo: Archives des Pères du Très-Saint-Sacrement
Dès mai 1892, on procède à la bénédiction de la première pierre ; avec 5000 personnes sur la rue Mont-Royal, qui entourent les fondations de l'église. Cette pierre est offerte par le Saint-Père, Léon XIII lui-même et elle provient du cimetière de Saint Calixte de Rome. En décembre 1892, la crypte sera consacrée au culte. Deux ans plus tard, en décembre 1894, c'est la chapelle supérieure qui sera finalement inaugurée.
Chapelle du TSS début années 1900On voit ici le sanctuaire à peine quelques années après sa construction ; on peut également voir la maison Barré (à l'extrême gauche sur la photo ; elle sera démolie en 1907), lieu d'accueil à l'arrivée des Pères du Très Saint-Sacrement. Le sanctuaire a été réalisé à partir des plans des architectes Resther, père et fils. Le noviciat occupe l'aile ouest.
À partir de mars 1897, avec la création du noviciat, il devint alors possible d'assurer l'adoration, diurne et nocturne, du Saint-Sacrement ; celle-ci se poursuivant sans interruption dès lors (à l'exception des liturgies des Vendredis Saint).
Source de la photo: tirée du volume "Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle"
La procession de la Fête-dieu
Procession du TSS en 1897C'est cette même année, qu'eut lieu la première procession de la Fête-Dieu. Dans les premières années, cette procession a lieu sur les terrains même de la communauté. Après quelques temps, les Pères obtinrent la permission de circuler dans les rues des paroisses Saint Jean-Baptiste et Saint-Denis. Cette procession prend alors une envergure très importante ; avec la présentation de l'ostensoir, promené sous un dais très élaboré et par la longue suite de paroissiens avec des cierges (on parle de 4000 personnes) qui le suivent. J'y ai déjà participé au début des années soixante en portant une banderole à caractère religieux. J'étais très impressionné.
Les maisons tout au long du parcours étaient décorées avec les drapeaux papals et ceux du Sacré-cœur ; plusieurs galeries étaient enrubannées de papier "crépon" jaune et blanc, couleurs de la papauté. Un reposoir, le long du parcours servait de point de pause en permettant une brève célébration.
"Reposoir" installé sur le parcours de la procession ; début des années vingt. Il s'agit de notre maison de la rue Christophe-Colomb, où mon grand-père, congrégationaliste du Saint-Sacrement, avait réalisé cette installation. Un office avait lieu à l'arrêt du cortège. L'ensemble est illuminé à l'électricité ; ce qui devait faire bel effet en soirée.
Source de la photo: collection famille Gabriel Deschambault
Les Pères étaient très fiers de leur sanctuaire et ne négligeaient aucun effort pour l'embellir constamment. Après l'installation relativement simple du chœur, offerte par la mise en place conçue par l'architecte Resther, les Pères commandèrent un nouveau décor pour le sanctuaire. En 1915, l'église reçoit son nouveau maître-autel, que l'on décrit : "…un nouveau trône et autel d'exposition ; très joli travail en rigalico, tout à l'honneur de la maison Daprato (Chicago)". Le terme rigalico semble associé au travail du plâtre, s'adressant à des œuvres écclésiastiques et faisant jouer les faux fini de marbre et autres pierres nobles ; personnellement, je ne connais pas cette technique. Toutefois, le site internet mis en place par les Fraternités Monastiques (voir adresse plus bas) indique : "maître-autel de la maison Daprato Rigali Studios de Chicago".
On refit également le décor intérieur, œuvre de Toussaint-Xénophon Renaud et plus particulièrement, les peintures de la voûte et celles entourant le chœur, qui sont l'œuvre du peintre montréalais bien connu, Georges Delfosse.
Un trésor d'or et de vermeil
Après quelques années dans ce magnifique décor, les Pères, en pensant à leur ostensoir datant de leurs débuts de 1894, jugèrent qu'il était temps d'offrir un logement encore plus grandiose et digne de cette exposition permanente de l'Eucharistie. Ainsi, en mai 1920, ils firent part aux fidèles de ce projet. Je cite ici l'édition du Messager du Très-Saint-Sacrement décrivant l'histoire du sanctuaire et publié en février 1941 ; Je cite cet extrait car je le trouve relativement exceptionnel et très représentatif des mœurs du temps (1920 / autant de la part des fidèles, que des religieux !).
" Tous les amis du Grand Pauvre de l'Hostie furent invités à contribuer à la confection du futur bijou par l'offrande de l'argent, de l'or et des pierres précieuses. L'appel fut entendu et reçut une réponse magnifique, qui donna lieu à des sacrifices profondément édifiants, parfois héroïques.
Non seulement les vieux trinquets et les vieilles gemmes oubliées depuis longtemps dans les vieux tiroirs, mais des joyaux de grand prix, des souvenirs inappréciables furent généreusement offerts ; témoin ce valeureux soldat de la Grande Guerre, présentant sa croix de la Légion d'Honneur, héroïquement gagnée au péril de sa vie ; témoin encore cet étudiant de l'Université qui apporte au Maître divin une magnifique médaille d'or, récompense de ses labeurs ; et cette dame qui veut attacher à l'Ostensoir de Jésus, une étoile de diamants, évaluée à plus de mille dollars, afin d'obtenir une grâce plus précieuse que tous ses riches joyaux.
Et l'Ostensoir, ou plutôt les Ostensoirs furent confectionnés en France, car il en eut deux, un grand, mesurant plus de six pieds de hauteur, et un petit qui s'insérait dans le premier, tous deux œuvres d'art remarquable.
Le grand était de vermeil, le petit d'or solide, tous deux littéralement couverts de ierres précieuses, où domine le diamant ; une couronne de gros rubis encercle l'Hostie ; sur le pied on peut admirer quatre jolis émaux de Limoges.
Il resta assez de métal précieux pour confectionner en plus un calice d'or pur, vrai chef-d'œuvre d'orfèvrerie, copieusement enrichi des plus belles gemmes, ainsi qu'un ciboire, d'or pur lui aussi."
"Cinquante ans derayonnement eucharistique ; les Pères du Très-Saint-Sacrement au Canada ; 1890-1940". Messager du Très-Saint-Sacrement, février 1941 page 51
Pouvez-vous imaginer pareille histoire !
Six ans plus tard, le sanctuaire deviendra, le 25 avril 1926, l'église de la nouvelle paroisse Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement, qui sera érigée canoniquement à cette date.
En 1979, l'ensemble sera classé "monument historique" par le ministère des Affaires culturelles du Québec.
En 1998, la paroisse est dissoute.
En 2000, les Pères remettent l'église à l'Archevêché de Montréal.
En septembre 2004, le cardinal Jean-Claude Turcotte, Archevêque du Diocèse de Montréal, confie le sanctuaire du Saint-Sacrement aux Fraternités Monastiques de Jérusalem.
En date du début de l'année 2009, des travaux sont entrepris dans le chœur de ce magnifique monument.
Auteure: Diane St-Julien (Mars 2009)
Complément d'information sur l'église du Très-Saint-Sacrement, aujourd'hui appelée le Sanctuaire du Saint-Sacrement.
Monseigneur Edouard-Charles FabreMonseigneur Monseigneur Ignace BourgetL'épiscopat de Mgr Édouard-Charles Fabre, débute en 1876. Il voit, entre autres, à l'arrivée au pays de plusieurs nouvelles communautés religieuses françaises, autant féminines que masculines. Ces communautés exercent des fonctions fort différentes de celles oeuvrant sous l'évêque précédent, Mgr Ignace Bourget. Les communautés se consacraient principalement à l'éducation et aux oeuvres de bienfaisance. Le troisième évêque de Montréal, Mgr Fabre accueille en effet plusieurs communautés qui se vouent presque exclusivement à la prière, dont les carmélites, les trappistes et les Pères du Très-Saint-Sacrement.C'est à la demande de Mgr. Fabre que les Pères de la * congrégation du Très-Saint-Sacrement viennent à Montréal en 1890.
* Congrégation du Très-Saint-Sacrement
La congrégation du Très-Saint-Sacrement est fondée à Paris en 1856 par le père Pierre-Julien Eymard. Elle connaît une expansion extraordinaire durant la seconde moitié du XIXe siècle en mettant sur pied plusieurs institutions à travers l'Europe. La principale mission de la communauté est axée sur l'adoration et la glorification du mystère de l'Eucharistie. Sept religieux de cette communauté, arrivent au Canada en 1890. Ils inaugurent sur l'avenue du Mont-Royal le premier sanctuaire d'adoration du Très-Saint-Sacrement en Amérique.
Jean-Baptiste Resther architecteJean-Zéphirin Resther architecteJean-Baptiste Resther et Jean-Zéphirin Resther
Jean-Baptiste Resther né en 1830. il s'associe avec l'architecte Victor Roy de 1874 à 1878. Il ouvre un bureau avec son fils, Jean-Zéphirin en 1878 pour créer la firme d'architectes Jean-Baptiste Resther et fils. En plus du Scolasticat des jésuites (1884) il est l'auteur de l'ancien pensionnat Saint-Basile (Maison de la culture), au 465 avenue du Mont-Royal Est (1895-1896). Cette firme conçoit plusieurs édifices institutionnels et religieux de Montréal, dont le couvent Saint-Joseph des franciscains (boulevard René-Lévesque) en 1893, le Mont-Saint-Louis, 244 Sherbrooke Est (1887-1888), et l'ensemble conventuel des Pères du Très-Saint-Sacrement, 500-530 Mont-Royal Est (1892-1897). Après la mort de son père, Jean-Zéphirin Resther poursuit les activités de la firme en concevant, entre autres, la manufacture L.O. Grothé, 2000 Saint-Laurent (1907), et le pensionnat Saint-Nom-de-Marie, 628 de la Côte-Sainte-Catherine à Outremont (1903-1905).
Ces derniers dessinent un plan d'ensemble, mais vu l'ampleur du complexe conventuel, les religieux décident d'échelonner les travaux sur plusieurs étapes. La construction de l'église débute par la crypte dès 1892. Simultanément, on construit la Ces derniers dessinent un plan d'ensemble, mais vu l'ampleur du complexe conventuel, les religieux décident d'échelonner les travaux sur plusieurs étapes. La construction de l'église débute par la crypte dès 1892. Simultanément, on construit la partie centrale de l'ensemble conventuel, qui est érigée immédiatement devant l'église et bénie le 23 décembre 1894 par Mgr Fabre. En 1896, on poursuit la construction de l'ensemble conventuel par l'érection de l'aile du noviciat à l'ouest. Le monastère est quant à lui érigé à l'est en 1907 sur l'emplacement de la maison Barré (rue Saint-Hubert). Malgré qu'elles aient été construites en plusieurs étapes, la partie centrale, l'aile du noviciat et l'aile du monastère forment un ensemble homogène le long de l'avenue du Mont-Royal qui cache l'église située derrière.
En 1929, une nouvelle aile est élevée sur la rue Saint-Hubert. Elle est l'œuvre des architectes Ernest Cormier et Séraphin-A. Cyr.
Ernest Cormier architecte Ernest Cormier
Né à Montréal en 1885. Il décède dans cette même ville au début de l'année 1980. Il débute ses études en génie civil à l'École Polytechnique de Montréal en 1902 et reçoit son diplôme d'ingénieur en 1906. À partir de 1909, il va étudier à Paris à l'École des Beaux-Arts pour parfaire ses connaissances en architecture. Il va obtenir son diplôme de cette institution en 1917. En 1942, l'Université de Montréal va lui décerner un doctorat honoris causa pour l'ensemble de sa carrière. Membre de l'Association des Architectes de la Province de Québec depuis 1918, il deviendra président de cette association en 1929. En 1920, il devient membre de la Corporation des ingénieurs du Québec. Entre 1929 et 1930, il est reçu Fellow du Royal Institut of British Architects et de l'Institut Royal des Architects du Canada. Au cours de sa vie, Ernest Cormier sera gratifié de bon nombre de médailles, de prix et d'honneurs tels que l'Ordre du Canada.De 1906 à 1901, il débute sa carrière en tant qu'ingénieur en travaillant pour la compagnie de la Dominion Bridge de Montréal. Pendant son séjour en Europe, il met à profit son expérience en ingénierie en rouvrant dans un bureau d'études parisien au cours de l'année 1916-1917. À son retour en 1918, il ouvre son étude d'architecte. De 1919 à 1920, il enseigne l'architecture à l'Université Mc Gill. Au même moment, il s'associe avec l'architecte montréalais J. Omer Marchand. Cette alliance va durer jusqu'au début des années 1922. À la suite de cette association, Cormier n'aura plus de collaborateurs permanents, préférant oeuvrer seul. Parfois, dans le cadre de certains projets, il va se joindre à d'autres architectes tels que Emmanuel-Arthur Doucet, Anastase Gravel, Séraphin A, Cyr et Joseph- Égide-Césaire Daoust pour ne nommer que ceux là. De 1925 à 1954, il enseigne à l'École polytechnique de Montréal ainsi qu'à l'École des Beaux-Arts de Montréal. Ses principales réalisations sont l'annexe du Palais de justice de Montréal en 1920- 1926 , son studio sur la rue Saint-Urbain entre 1921 et 1929, l'École d'Architecture de Montréal en 1922- 1923, le pavillon principal de l'Université de Montréal de 1924 à 1943, sa résidence sur l'avenue des Pins Ouest en 1930- 1931, la Cour Suprême du Canada à Ottawa de 1938 à 1950, sans oublier ses travaux pour l'immeuble de l'Assemblée des Nations Unies à New York en 1947 et l'imprimerie nationale du Canada à Hull en 1950- 1958. En ce qui a trait au monde religieux, Cormier va concevoir en même temps les plans de l'église et du presbytère de la paroisse Sainte-Marguerite-Marie de Montréal et ceux de l'église Saint-Ambroise de Montréal en 1923- 1924. Entre 1922 et 1931, il réalise des plans de diverses écoles pour la Commission scolaire catholique de Montréal. Entre 1924 et 1928, il prépare les projets pour la construction de deux églises dans l'état du Rhode Island. À la même période, les Pères du Très-Saint-Sacrement de Montréal le charge de dresser les plans de leur nouveau monastère sur la rue Saint-Hubert en collaboration avec S.A. Cyr. Malheureusement, un différent entre Cormier, les Pères du Très-Saint-Sacrement et son associé, fait en sorte qu'il se retire du dossier. En 1945-1948, Cormier est chargé de construire l'hôpital Hôtel-Dieu de Sorel tandis qu'en 1957 -1960, les autorités du Séminaire de Québec le mandaient pour dresser les plans de leur Grand Séminaire à Sainte-Foy.
Au CENTRE CANADIEN D'ARCHITECTURE, 1920 rue Baile à Montréal, on peut trouver dans le fonds Séraphin-A.-Cyr (Monastère des Pères du Très-Saint-Sacrement), 15 dessins originaux du Monastère, rue Saint-Hubert à Montréal, réalisés en 1927-1928
L'intérieur de l'église est particulièrement frappant par la beauté de son volume basilical qui rappelle les premières églises romaines, plus particulièrement Sainte-Sabine sur l'Aventin à Rome. Tous les éléments iconographiques intégrés à la décoration évoquent un des aspects du sacrement de l'Eucharistie. L'église est de construction rectangulaire à trois nefs (définition : partie d'une église qui s'étend du portail jusqu'au chœur) et représente une pièce d'architecture très intéressante tant par son volume que par la richesse et la qualité de sa décoration tout de bois sculpté et peint.
L'originalité de Resther fut de superposer deux tribunes au-dessus des nefs latérales. La galerie supérieure est dotée de fines arcades rappelant celles des cloîtres ou monastères (définition : endroit où vivent les religieux) italiens du XIIe siècle. La galerie inférieure s'accroche aux colonnes de bois peint à chapiteaux corinthiens originaux par leur unique couronne de feuilles d'acanthe. Les dimensions de l'église à l'intérieur sont de 43 m de longueur et de largeur, et 14 m en hauteur.
Le maître-autel (définition : autel principal d'une église) qui occupe le fond de l'abside (définition : extrémité d'une église, formée par un demi-cercle et située derrière le chœur) date de 1915 et provient de la maison Daprato de Chicago. Cette même compagnie fit aussi le maître-autel de l'Église Saint-Jean-Baptiste.

Georges Delfosse artiste peintreEn juin 1915, Georges Delfosse décore la haute nef et le chœur du sanctuaire. Au plafond des deux nefs latérales et du premier jubé, seize médaillons représentent des saints et des saintes vénérés particulièrement dans la Congrégation du Très-Saint-Sacrement.

 

Les peintures, de Narcisse Poirier furent réalisées en 1937.

Narcisse Poirier  peintreNarcisse Poirier est né à Saint-Félix de Valois, comté de Joliette le 19 mars 1883. Il s’établit à Montréal à l’âge de 16 ans pour y développer ses talents innés pour le dessin. Il étudie avec les meilleurs professeurs de l’époque, au Monument national, à l’Académie Julian de Paris, au Musée des beaux-arts. Il fut honoré de plusieurs prix et mentions en raison de son style particulier. Il a consacré toute sa vie à son art et a déposé à regret ses pinceaux à l’âge de 92 ans. Il a mené une vie très heureuse, bien secondé par trois épouses, la dernière épousée à 79 ans- et le support d’une nombreuse et fidèle clientèle. Il s’est éteint doucement le 3 avril 1984, à l’âge de 101 ans après une vie très bien remplie et au grand regret de ses trois enfants.
(Extrait) Jeanne Poirier

Toussaint Xénophon RenaudL'ensemble du sanctuaire est unifié par le travail de décoration de Toussaint-Xénophon Renaud qui, en 1906, 1910, 1915 puis en 1937 marque les contours, enjolive de motifs floraux et créé des zones d'ombre.
Il y a huit vitraux qui occupe les fenêtres des bas-côtés et la première tribune illuminent l'église. Ces vitraux sont d'Henri Perdriau. Il est aussi l'auteur des vitraux de l'Église Saint-Jean-Baptiste.
Henri Perdriau
Il est un ancien maître-verrier à la cathédrale de Reims. De plus, il réalise les vitraux des cathédrales de Joliette et de Chicoutimi. À Montréal, il travaille à la décoration du sanctuaire du Saint-Sacrement, de l'avenue du Mont-Royal et de l'église Saint-Viateur-d'Outremont, auprès de Guido Nincheri, qu'il initie à l'art du vitrail.
Les vitraux du jubé sont l'œuvre de Delphisse-Alphonse Beaulieu d'après des dessins de O. Rochon.
M. Beaulieu a aussi créé toutes les verrières de l'église de Saint-Basile-le-Grand.
Par une addition subséquente de deux ailes et d'une façade les reliant, l'église est enchâssée dans un ensemble monumental.
En 1926, devant le développement du quartier, le sanctuaire devient église paroissiale sous le vocable de Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement.
Le 12 février 1982, l'église est victime d'un incendie criminel majeur qui endommage lourdement la partie supérieure du monastère et de l'église. On procède assez vite à leur réfection, au coût d'environ 4 millions de dollars, remettant ainsi les structures dans son état originel.
À l'automne 2004, l'église sera cédée aux Fraternités monastiques de Jérusalem
L'ostensoir
À l'époque, un grand ostensoir était en permanence bien à la vue des paroissiens. Aujourd'hui un ostensoir de taille plus modeste est exposé en dehors des liturgies sur l'autel principal.
La cloche
Celle-ci a été bénie par Mgr Fabre en mai 1893. Elle a été refondue en 1900.
La cloche
Orgue prinicpalLe grand orgue du Sanctuaire a été construit en 1894 par Casavant Frères de St-Hyacinthe. L'orgue (définition : grand instrument à vent composé de tuyaux, de claviers, de pédales et d'une soufflerie) comportait, à cette époque, 21 jeux répartis sur 2 claviers de 58 notes chacun ainsi qu'un pédalier concave de 30 notes. À noter, Casavant Frères, en 1891 a fabriqué pour la basilique Notre-Dame de Montréal un orgue exceptionnel qui assoit déjà la réputation internationale de la maison.
En 1915, les religieux du Très-Saint-Sacrement désirent doter l'église d'un instrument plus approprié à la grandeur des lieux. Ils décident donc de l'agrandir. Le buffet est élargi par 2 plates faces situées de chaque côté de l'instrument et on double le nombre de jeux pour le porter à 42. Une nouvelle console de 3 claviers, munie des technologies en vogue à l'époque, est aussi installée à cette occasion.
Suite à l'incendie survenu en 1982, celui-ci endommage partiellement l'instrument et force la paroisse à entreprendre une restauration. C'est à monsieur François Caron de Montréal que sera confiée celle-ci. Lors de cette restauration, on conserve la majeure partie de la tuyauterie originale, soit environ 90%, par contre, une nouvelle traction électropneumatique est construite, les moteurs et la plupart des sommiers sont remplacés. Vu la valeur historique de l'instrument, on décide de conserver la composition d'origine tout en harmonisant les jeux de façon plus brillante et moins lourde.
Orgue de la crypteEn 1912, un deuxième orgue est installé dans la crypte du Sanctuaire. Il compte deux claviers manuels, un pédalier et 11 jeux qui passeront à 15 en 1926, au moment où l'orgue est déplacé pour permettre le réaménagement de l'accès à la crypte. Suite à l'incendie, il fut lui aussi restauré.

Sources des photos: internet

Références données sur demande

Liens blibliographiques
Historique de l'établissement du Sanctuaire du Saint-Sacrement
Iconographie
Sanctuaire du Trés-Saint-Sacrement au début du XX ième siècle
2009 Sanctuaire du Trés-Saint-Sacrement
2009 Sanctuaire du Trés-Saint-Sacrement
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Ange Pasquini (2009)
Ange Pasquini (2009)
1915 - Photo :  Bibliothèque et Archives nationales du Québec
1915 - Photo :  Archives des Pères du Saint-Sacrement
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Archives des Pères du Saint-Sacrement (1915)
Intérieur église du Trés-Saint-Sâcremment
Intérieur église du Trés-Saint-Sâcremment
Intérieur église du Trés-Saint-Sâcremment
Gabriel Deschambault (2008)
Gabriel Deschambault (2008)
Gabriel Deschambault (2008)
Dernière mise à jour le : 19/2/15
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